Obésité

L’obésité est une maladie qui touche près de 15% des Belges. Il s’agit d’une maladie chronique complexe et multifactorielle qui nécessite un accompagnement spécialisé. Source possible d’une souffrance psychique, somatique et sociale, elle peut constituer un motif de consultation psychologique et/ou médicale. Avant toute chose, il est important de prendre un avis médical afin de déterminer la présence de symptômes physiques pouvant être associés (hypertension, diabète, apnées du sommeil…). L’intervention du médecin permet de traiter les conséquences médicales de l’obésité. Si la perte de poids est vivement conseillée pour contrôler les risques médicaux, perdre du poids n’est pas une démarche aisée. Le psychologue intervient donc dans un second temps pour comprendre comment cette obésité s’est installée et quels enjeux psychiques, relationnels et somatiques y sont associés. Il sera alors plus aisé d’entrer dans un processus de changement, notamment au niveau de l’hygiène de vie et des habitudes alimentaires, changement nécessaire pour obtenir une perte de poids sur du long terme.


Traitements

Prises en charges pluridisciplinaires

Les recommandations internationales insistent aujourd’hui sur la nécessite de prises en charges pluridisciplinaires. Il existe de nombreux centres ambulatoires spécialisés dans la prise en charge pluridisciplinaire du surpoids et de l’obésité. Les médecins traitants possèdent généralement les coordonnées des centres spécialisés, qui proposent un suivi médical, diététique, endocrinologique et psychologique.

Prise en charge psychologique

Le psychologue propose un travail de réflexion, individuel, conjugal ou familial autour des problématiques de surpoids et d’obésité. Son rôle est de soutenir l’analyse pour mieux comprendre le sens du symptôme et soutenir ensuite le processus de changement alimentaire qui lui, est travaillé dans un autre espace spécialisé, avec l’aide d’un diététicien ou d’un médecin nutritionniste.

Le dernier recours : la chirurgie

Un des traitements le plus efficace est la chirurgie de l’obésité. La chirurgie est un traitement lourd, qu’il ne faut pas prendre à la légère. En Belgique, un arrêté royal limite le remboursement de la chirurgie. Les critères de remboursement sont  les suivants : 

  • le BMI doit être = ou > à 40;

  • le BMI doit être > à 35 avec en plus  un des critères suivants :

    • diabète traité par médicaments,

    • hypertension résistante après 1 an de traitement au moyen d'une prise simultanée de 3 antihypertenseurs,

    • syndrome d'apnée du sommeil 

    • réintervention après complication ou résultat insuffisant d'une intervention bariatrique précédente.

Le patient doit être vu par un spécialiste en chirurgie, un spécialiste en endocrinologie-diabétologie ou en médecine interne, un spécialiste en psychiatrie ou un psychologue et un(e) diététicien(ne). Ces derniers se concertent et rendent un avis favorable ou défavorable à une chirurgie de l’obésité. Les psychologues interviennent à deux moment : avant et après l’opération.


Le rôle du psychologue dans le processus chirurgical

Vous envisagez une chirurgie pour traiter votre obésité. La législation actuelle impose, entre autres choses, un avis psychologique. Si l’obligation légale peut surprendre, sachez que le psychologue n’est pas nécessairement votre ennemi. Il peut aussi et surtout se révéler un partenaire pour vous aider à mieux cerner votre comportement alimentaire en trouvant avec vous les clés de votre changement.

Évaluation psychologique préopératoire

Dans un premier temps, l’objectif de l’évaluation est de comprendre quel est le rôle des facteurs psychologiques dans la construction de cette obésité. Cet avis, rendu avant l’opération, consiste à analyser le profil psychologique  et le contexte de vie. Il permet de comprendre le sens de l’obésité dans les dynamiques individuelles, sociales et familiales.  Par ailleurs, il permet de détecter les facteurs de risques pouvant augmenter l’échec d’une chirurgie. En effet, nous voyons régulièrement en consultations des patients qui, malgré une chirurgie, reprennent du poids en raison de la difficulté à modifier les habitudes alimentaires.

Mieux comprendre, c’est se donner des outils pour prévenir une reprise de poids.

Dans un second temps, l’avis psychologique se doit d’exclure une contre-indication à la chirurgie. Il existe des troubles psychologiques qui rendent la pratique d’une chirurgie extrêmement dangereuse. Les conséquences d’une chirurgie en présence d’une contre-indication psychologique peuvent être dramatiques tant du point de vue chirurgical que du point de vue psychologique. Or, une chirurgie doit être pratiquée pour améliorer la santé physique et mentale et pas pour l’aggraver !

Comment cela se passe?

L’évaluation psychologique se réalise en quelques séances. Elle comporte des entretiens cliniques et l’administration de questionnaires. Elle est finalisée par la rédaction d’un rapport d’évaluation psychologique envoyé à l’équipe chirurgicale. Ce rapport est intégré au dossier médical et transmis au médecin-conseil de l’organisme assureur. 

Suivi psychologique postopératoire (individuel ou en couple)

Bien que la perspective d’une chirurgie s’accompagne d’un désir intense de perte de poids et d’un sentiment de bonheur lorsque que celle-ci commence à arriver, il arrive parfois que les patients fassent l’expérience de bouleversements émotionnels pouvant entraîner certains symptômes psychologiques. Ils se regroupent autour de 3 axes principaux : 

  • sentiments dépressifs et anxieux

  • troubles de l’image du corps

  • difficultés relationnelles, familiales et crise conjugale

 

Difficultés relationnelles, familiales et crise conjugale

L’alimentation constitue l’un des lieux de rencontre du couple et de la famille. Par conséquent, la chirurgie concerne aussi votre entourage qui doit être préparé autant que possible aux changements alimentaires et relationnels. Si la plupart des couples et des familles s’adaptent bien à cette étape, en rapportant notamment une amélioration de la qualité de vie familiale, il arrive que certains couples connaissent de véritables crises qui entravent le bien-être individuel, conjugal et familial. L’intervention d’un psychologue, thérapeute de couples et de familles peut se révéler bien utile pour accompagner les bouleversements corporels et relationnels qui découlent de ce changement.